Tout savoir sur les prêts entre particuliers

Le prêt entre particuliers, également crédit communautaire (en anglais peer-to-peer lending, P2P lending ou parfois aussi social lending) est une activité financière qui consiste en des prêts d’argent entre particuliers.Ce système se base sur du prêt de particulier à particulier (peer-to-peer). L’idée est de reproduire l’action d’une banque en se défaisant du coût de cet intermédiaire. L’emprunteur demande donc un prêt qui sera financé par de multiples prêteurs (plusieurs micro-prêts) et le prêteur investira sur plusieurs emprunteurs pour répartir le risque de défaut. Potentiellement un prêteur prête donc à plusieurs centaines d’individus différents.

Il existe principalement deux façons de réaliser ces prêts :

  • de un à un (ou de gré à gré) : une personne prête de l’argent à une autre personne. Si cette opération est réalisée à titre habituel par le prêteur, elle est interdite car cela la qualifie de fait d’activité bancaire ; or, une personne physique ne peut avoir de licence bancaire. En France, la notion de « à titre habituel » reste cependant floue, bien que cela soit les termes employés dans le code monétaire et financier. Une transaction de gré à gré peut se faire avec une reconnaissance de dette.
  • de plusieurs à un : il s’agit alors pour plusieurs personnes d’en financer une seule. C’est une extension de la première forme de prêt. L’organisation de type place de marché permet à ces personnes de se rencontrer si elle ne se connaissent pas.

Fonctionnement pour l’emprunteur :

  • L’emprunteur donne le montant qu’il veut emprunter, renseigne ses informations personnelles (dettes, revenus, emploi actuel, informations sur l’emploi du crédit et informations personnelles éventuellement)
  • Les prêteurs prêtent ou non à l’emprunteur selon leurs critères
  • Quand suffisamment de prêteurs ont proposé de financer l’emprunteur, celui-ci se voit accorder son prêt et l’argent lui est transféré. Il rembourse ensuite le prêt comme un emprunt normal.

Fonctionnement pour le prêteur :

  • Le prêteur donne le montant qu’il veut prêter et renseigne ses critères d’investissement (risque associé à un emprunteur, communauté d’emprunteurs, etc.)
  • Ces prêts répondent aux demandes des emprunteurs. Chaque prêt qui sera proposé par un prêteur sera débité quand l’emprunteur concerné aura recueilli l’intégralité de son prêt.
  • Une fois le prêt émis, le prêteur reçoit les remboursements mois après mois.

Du fait de la crise internationale financière de 2008/2009, mais aussi du système d’estimations des capacités de remboursement des clients (scoring) des banques, il existe une grande partie de la population qui ne rentre pas dans les cases et qui, bien que solvable, n’a pas accès aux formes de crédits classiques. D’autre part, l’explosion des réseaux sociaux a permis, à l’aide des applications sociales, de mettre en place ces type de plateformes de prêts, aux limites qu’impose la loi.

Pour les particuliers emprunteurs, c’est alors une ressource possible de prêt hors du système bancaire classique. Les emprunteurs ont des profils divers. Ils peuvent emprunter à titre professionnel, pour monter une entreprise par exemple, ou privé, pour financer des travaux ou consolider leur dette à un taux plus avantageux. Le recours aux sites de P2P lending peut permettre aux profils « atypiques » de formuler des demandes de crédit habituellement rejetées par les organismes classiques puisque leur risque est moins aisément mesurable : jeunes salariés, entrepreneurs…

Pour les particuliers prêteurs (ou investisseurs), l’intérêt réside dans le fait que ces prêts, plus risqués par nature, sont souvent mieux rémunérés. D’autres investissements à dimension éthiques, solidaires ou sociaux sont également soulignés.

Cette activité de prêts entre particuliers a principalement démarré partout et simultanément dans le monde en 2006 et 2007. Le prêt entre particuliers est partie prenante de l’émergence de labanque 2.0. En effet, c’est un service bancaire dont le marketing et le concept reposent sur le développement de nouveaux modèles liés à l’internet communautaire et la désintermédiation.

Le but de ce système est de réduire fortement les taux d’intérêts pratiqués, en limitant les coûts d’intermédiation bancaire et de refinancement.

Le deuxième objectif est d’assurer des gains pour les prêteurs largement supérieurs à ceux proposés par des placements bancaires classiques. Par ailleurs, ce système présente un risque assez faible dû à la séparation des crédits en « pool” de prêteurs. De ce fait, la perte due au non remboursement d’un prêt est répartie sur l’ensemble des créanciers, ce qui permet de réduire fortement la perte finale.

Le troisième objectif est de mettre l’humain au cœur de la logique du crédit. Les banques proposent des taux efficients en termes de rentabilité. Ce système a pour objectif d’ouvrir la manne du crédit pour des populations qui ne peuvent pas y accéder aujourd’hui.

Le dernier objectif de ce système est d’apporter du financement aux entrepreneurs.

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